LA MIGRATION DES OISEAUX
Si tous ne migrent pas et que d’autres ne sont des migrateurs que partiels, les oiseaux demeurent les animaux les plus connus pour les migrations saisonnières que certaines espèces entreprennent deux fois par an, avec schématiquement l’été dans les régions du Nord aux journées d’ensoleillement plus longues (16 à 18 heures de jour dans l’Europe du Nord pendant la nidification par exemple) et l’hiver au chaud dans les régions du Sud.
Baisse des températures, de la durée du jour ou encore raréfaction de la nourriture sont autant de facteurs déclencheurs de l’exode annuel. Après avoir fait des réserves de graisse, le peuple migrateur entreprend alors des périples souvent longs et périlleux en empruntant toujours les mêmes couloirs migratoires et en se ménageant des pauses sur la route pour économiser leur énergie. Lorsque les oiseaux volent en groupe et un peu comme une équipe cycliste, certains adoptent une formation en ‘V’ ou en lignes obliques, ceux de devant brisant l’air pour les autres qui prennent ensuite le relais du conducteur.
La capacité des oiseaux à s’orienter lors de ces longs périples est fascinante et demeure encore aujourd’hui pour partie mystérieuse. Ils auraient la capacité de s’orienter grâce à un compas biologique interne* mixant selon les espèces cartographie du ciel, du soleil et des étoiles, détection du champ magnétique terrestre et mémoire de la topographie des zones et lieux traversés.
Grâce au baguage des oiseaux et à un réseau de stations d’observation autour du monde, on connaît avec précision leur route, la vitesse de leur vol ou encore leurs destinations. Et de constater les distances incroyables couvertes par certaines espèces : les cigognes, les coucous, les engoulevents ou les faucons hobereaux parcourent 20.000 km par an, la distance aller-retour jusqu’à l’Afrique du Sud. Quant à la frêle sterne arctique, qui ne pèse qu’une centaine de grammes, c’est la championne ultime : elle passe 8 mois de l’année en vol et parcoure jusqu’à 70.000 km à 80.000 km sur une année dans le cadre de ses migrations aller-retour des régions arctiques du Nord vers l’Antarctique, de l’autre côté du globe ! Imaginez enfin que le martinet noir, pour reprendre les mots d'Allain BOUGRAIN-DUBOURG cités dans un billet sciences de France Info en Mai 2021, est un oiseau qui 'vit dans le ciel, boit comme un canadair, mange en attrapant des insectes en vol, se reproduit en vol et dort la nuit dans le ciel. Il ne va se poser que pour donner la vie.'.
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