LE DODO SUR SON ILE
(Image : gravure d'un dodo - Adriaen Van Der Venne - Wikimedia Commons - public domain)
Le dodo était un gros oiseau gris au bec crochu et d’allure débonnaire apparenté au pigeon. Pesant une bonne dizaine de kilos, il était lent et absolument incapable de voler avec ses ailes atrophiées dont il avait perdu l’usage. Présent uniquement sur l’île Maurice dans l’Océan Indien où il s’était développé à l’abri de tout prédateur, il a subi de plein fouet l’arrivée des hommes qu’il n’avait pas appris à craindre. Les marins trouvèrent en lui une proie facile et il fut également persécuté et ses nids pillés par les chiens, singes, porcs, chats et rats débarqués des bateaux. Sans doute avant 1700 et moins d’un siècle après sa découverte, le dodo s’éteignait, devenant malgré lui une icône de l’extinction des espèces.
Cet exemple tragique illustre parfaitement l’impact que peut avoir l’introduction de nouvelles espèces dans un environnement jusque là préservé, redéfinissant les interrelations qui régissaient l’écosystème avant l’arrivée des intrus. Et quoi de plus fragile qu’une île qui, en raison de son isolement géographique, est à la fois souvent le berceau de nombreuses espèces animales et végétales endémiques qui ont évolué au fil des siècles pour s’adapter parfaitement à leur environnement (la spéciation), et un écosystème extrêmement fragile menacé par la moindre arrivée d’une nouvelle espèce plus adaptable qui va y prospérer au détriment des espèces locales.
Dans le contexte planétaire actuel combinant violents changements climatiques et impacts environnementaux sans précédent des activités humaines qui nous ont fait entrer dans l’ère de l’Anthropocène, ce dossier vous propose de comprendre ce que sont les espèces envahissantes/invasives et les causes et conséquences de l’irruption de ces espèces.
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