OISEAUX ET MAMMIFERES VENIMEUX : PITOHUIS, TAUPE, MUSARAIGNE, ORNITHORYNQUE ET LORIS
(Photo : Ornithorynque © Julien PIERRE)
Pour clore ce premier dossier consacré aux animaux venimeux, intéressons nous aux oiseaux et aux mammifères, deux classes d’animaux vertébrés au sein desquelles on trouve très peu d’espèces venimeuses… mais il y en a quand même !
C’est sur la grande île de Nouvelle-Guinée dans le Pacifique, dont les denses et mystérieuses forêts abritent de nombreuses espèces d’oiseaux merveilleux, que l’on trouve les cinq espèces d’oiseaux venimeux identifiées à ce jour : il s’agit de quatre espèces du genre Pitohui, des passereaux colorés aux couleurs remarquables, et l’Ifrita de Kowald, appartenant également à l’ordre des passereaux. En se nourrissant de scarabées de l’ordre des Choresine, ils en synthétiseraient la substance toxique (la batrachotoxine, comme chez les grenouilles dendrobates) que l’on retrouve ensuite dans leur plumage et sur leur peau, les rendant impropres à la consommation pour les prédateurs.
Chez les mammifères et à deux exceptions près (l’ornithorynque, qui d’autre ? mais aussi l'échidné), les rares espèces venimeuses le sont toutes par leur salive. Qu’il s’agisse de notre bonne vieille taupe européenne, des trois espèces de musaraignes venimeuses (la grande musaraigne à queue courte (Blarina brevicauda), la musaraigne de Caroline (Blarina carolinensis) et la musaraigne aquatique (Neomys fodiens), aussi appelée crossope aquatique), ou des deux espèces de solénodons (petits mammifères insectivores très menacés au long museau mobile que l’on trouve respectivement à Cuba et en Haïti), ces animaux insectivores sécrètent une salive toxique qui paralyse leurs proies et infligent de dangereuses morsures défensives à leurs prédateurs. Dans le cas de l’ornithorynque, le mâle possède des aiguillons sur ses pattes arrières qui sont reliés à des glandes à venin, une arme qu'il utilise surtout pour se battre avec les autres mâles.
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