SINGES ARCHAÏQUES OU 'VRAIS' PRIMATES ?
(Photo : Loris lent - Wikimedia Commons - Public Domain)
L’existence des lémuriens est indissociable de l’histoire de Madagascar, grande île de l’Océan Indien un peu plus grande que la France qui s’est détachée du continent africain il y a 160 millions d’années et l’unique endroit au monde, avec Mayotte et les Comores, où l’on trouve ces animaux.
Les lémuriens sont des prosimiens, un sous-ordre des primates plus primitif que les singes dans lequel on classe également les pottos et les galagos africains et les mignons loris d’Asie du Sud Est (cf photo). Comme les singes, les prosimiens ont des mains et pieds agiles capables de saisir, aux ongles plats (sauf le aye-aye) et adaptés à leur mode de vie arboricole. Leur odorat est plus développé que celui des singes et ils utilisent beaucoup les odeurs pour communiquer entre eux. Ils ont en commun un petit museau qui fait penser à un chien, de grands yeux et une excellente vue adaptée au mode de vie nocturne, ainsi qu’un cerveau proportionnellement plus petit que celui des singes. Les espèces de taille moyenne ou grande sont herbivores (feuilles, herbes, racines, fruits, etc…) tandis que les espèces de taille réduite chassent et mangent des insectes notamment. Les lémuriens représentent 20 % du total des espèces de primates.
Il existe une grande diversité d’espèces chez les lémuriens, qui s’explique sans doute par la longue période d’isolement de l’île qui a accentué l’hyper adaptation des individus à des environnements spécifiques.
Les scientifiques estiment que des adapiformes, des primates primitifs et probables ancêtres des lémuriens, seraient arrivés sur Madagascar il y a 65 à 62 Millions d’années en dérivant depuis le continent africain sur des radeaux végétaux. Une fois sur place et sans la concurrence d’autres animaux (ni des hommes, arrivés il y aurait seulement 3-4.000 ans sur l’île depuis l’archipel indonésien), ils ont alors évolué en s’adaptant aux nombreux biotopes de l’île (montagne, forêt tropicales, zones semi-arides,…) jusqu’à en occuper toutes les niches écologiques et se décliner en un grand nombre d’espèces (111 recensées à ce jour) de toute tailles : d’une petite dizaine de cm pour 30 gr pour le microcèbe de Mme Berthe, le plus petit primate du monde, à 150 kg pour le grand lémurien qui pouvait atteindre la taille d’un gorille adulte, un paisible herbivore géant aujourd’hui disparu.
Dans les parcs animaliers il est aujourd’hui relativement courant d’apercevoir le fantasque lémur catta et sa queue annelée ou le magnifique lémur vari à la si belle fourrure. En revanche, pour apercevoir le aye-aye, le sifaka de Verreaux ou l’indri, il vous faudra faire le voyage.
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