PANGOLIN, MARCHES AUX ANIMAUX SAUVAGES ET COVID 19
(Vidéo : France 24 sur Youtube - 'Coronavirus : au Gabon, les ventes de pangolins accusent le coup')
Il y a aujourd’hui de fortes suspicions que le coronavirus Covid-19 trouve son origine sur le marché aux animaux sauvage de Wuhan en Chine, pays où le commerce d'animaux sauvages pour consommation alimentaire est interdit mais était toléré en pratique* - et ce a priori contre l'avis d'une partie de la population chinoise révoltée par ces pratiques. Transmis par une chauve-souris qui serait l'hébergeur, le virus aurait ensuite transité par le pangolin qui aurait servi d’hôte intermédiaire avant de muter à nouveau et se transmettre à l’homme.
Si on est pour l’instant encore au stade des hypothèses et que les analyses de l’université agricole de Chine du Sud de Guangzhou suggérant que le pangolin serait la source du virus présentent semble-t-il des lacunes comme l'explique cet article en anglais de la revue Nature, on peut quand même légitimement s’interroger sur la consommation de viande de brousse (= issue d’animaux sauvages) et les marchés d’animaux sauvages, véritables viviers de virus meurtriers nous ayant déjà par exemple donné le Sras transmis par la civette, un animal de la famille des viverridés qui comme le pangolin aurait été l’hôte intermédiaire d’un coronavirus issu des chauves-souris.
S’il s’avérait que le pangolin était effectivement la source du Covid 19, l'ironie de cette histoire serait que ce petit animal victime de braconnage soit devenu le vecteur involontaire de l’une des plus grandes pandémies de l’histoire moderne, forçant des pays entiers, leurs sociétés et individus à se replier sur eux-mêmes pour se couper du virus tel le pangolin se roulant en boule face au danger extérieur.
> Pour approfondir le sujet du trafic international de pangolins, on vous recommande la lecture de 'Coronavirus : sur la piste de la « pangolin connection »', excellent article du Monde (édition abonnés) qui dissèque avec force détails le fonctionnement de ce trafic international aux mains de mafias puissantes, un travail remarquable qui interroge également sur la façon dont l'être humain maltraite et exploite à outrance et sans conscience la faune et la flore sauvages, dont l'article rappelle également qu'elles sont souvent les hôtes de redoutables épidémies comme les coronavirus.
* Comme le précise National Geographic dans son article "Coronavirus : la Chine interdit définitivement la consommation d'animaux sauvages", le marché de Wuhan a depuis été détruit et le gouvernement chinois a décidé depuis le 24 Février 2020 d'interdire formellement la consommation alimentaire d'animaux sauvages et de durcir sa législation sur le commerce d'espèces animales menacées dans le pays pour la médecine, la recherche ou comme animaux de compagnie.
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