Reenchantons nos campagnes avec 'des terres et des ailes'
21 Novembre 2018
Pour lutter contre le déclin réel et constaté des populations d’oiseaux (et de nombreuses autres espèces) qui autrefois peuplaient nos campagnes, la Ligue de Protection des Oiseaux, avec le soutien de Chambres d’Agriculture de France (APCA), a lancé en Octobre un programme national où les agriculteurs, en première ligne sur le sujet, sont appelés à devenir les acteurs du retour de la biodiversité sur ces terres souvent désertées par la vie sauvage.
Encourager et valoriser les initiatives des paysans visant à recréer sur leurs exploitations des zones refuges pour la faune, voilà le cœur de ce dispositif. Et pour ce faire, la LPO donne des modes d’emploi pour ces dispositifs tout simples avec une dizaine de fiches pratiques pour des aménagements favorables à l’accueil de la faune, parmi lesquels :
> L’arbre isolé, nichoir idéal pour le faucon crécerelle et le hibou moyen-duc, des rapaces qui régulent les populations de campagnols ; et si il y a du lierre dessus, tant mieux, car ses feuilles persistantes sont un refuge de la microfaune et ses baies nourrissent grives et merles.
> Laisser une petite lucarne d’accès de 15 cm sur 15 cm pour permettre l’accès aux combles des granges, greniers et bâtis agricoles aux hirondelles, chauves-souris friandes d’araignées et aux chouettes effraies des clochers, puissant substitut bio aux anti-rongeurs chimiques.
> La mare végétalisée, clé de voûte de tout un écosystème dépendant des zones humides, vitale pour permettre aux abeilles de se désaltérer par temps chauds et refuge des insectes dont se nourrit l’hirondelle tout en lui fournissant la boue qu’elle utilise pour construire son nid. La mare est aussi le refuge des larves de la libellule qui chasse pucerons ailés et moustiques, et du crapaud accoucheur qui mange les limaces et les escargots.
> Laisser quelques buissons de ronces se développer, particulièrement en zones ouvertes : baies et graines ravissent les oiseaux, protégés des prédateurs par les épines. Véritables ilots de vie, ce sont des refuges qui accueillent la pie-grièche, les fauvettes migratrices, le hérisson friand de limaces ou encore le petit muscardin qui mange baies et insectes.
Si ces dispositifs évoquent de vieilles recettes des paysans d’antan, ils ont des bénéfices concrets et avérés, où l’agriculteur utilise les ressources que la nature lui offre pour régler pas mal de problèmes sans l’intervention de produits chimiques tout en favorisant le retour de la faune qui enchante les campagnes.
Comme la LPO le précise sur le site web mis en place pour accompagner cette action, c’est dans la multiplication de ces petits aménagements et actions individuelles que le succès de l’opération réside. Chaque agriculteur s'y inscrit - gratuitement bien sûr - et est guidé pas à pas pour la mise en place de l'action qu'il souhaite mettre en place. Le site Internet, très bien fait, valorise le partage des expériences et propose notamment une carte interactive où l’on peut visualiser en temps réel tous les aménagements réalisés sur le territoire. En bonus, la LPO propose gratuitement aux agriculteurs qui ont mis en place ces dispositifs des petits panneaux de reconnaissance. L’amour (de la vie sauvage) est (de nouveau) dans le pré !
Le site Internet Des Terres et Des Ailes
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